De la « Gaîté genevoise », François Longchamps

De la « Gaîté genevoise »

La réputation d’ennui que, parfois, des fâcheux prêtent à Genève est totalement usurpée. Bien au contraire, Genève cultive l’ironie et le second degré avec une constance émouvante. En cette année de centenaire du mouvement dada, né quant à lui à Zurich, au bord d’un autre lac, force est de constater qu’un certain goût de l’absurde, voire de la provocation joyeuse, paraît chevillé aux mœurs genevoises. Cela s’explique. Toute société a besoin de soupapes. Comme le jet d’eau, initialement, jaillissait pour libérer un trop-plein hydraulique, le goût du costume à Genève contredit l’idée d’un rigorisme suranné qui n’existe plus guère que dans les livres d’histoire. Au XVIIIe siècle, les clubs, tavernes et coteries recelaient à Genève nombre de frondeurs et d’amuseurs. C’était le temps de la vieille « Gaîté genevoise » chère à Paul Chaponnière. La Revue genevoise, qui existe depuis 1892, fait perdurer cet esprit. Puis est venu le temps des commémorations modernes de l’Escalade, avec ses débats sur la pertinence ou non des charivaris de collégiens. Plus tard encore, à son tour, la Course de l’Escalade a inscrit dans le paysage la haute performance et une section burlesque.

Voilà, chers amis nageurs de Noël, dans quel terreau, ou plutôt dans quel bassin, votre compétition se situe depuis 1934. S’agissant du climat et surtout des contraintes de l’entraînement, elle est exigeante. En même temps, elle demeure festive. C’est sa valeur ajoutée.

Le Conseil d'Etat remercie Genève Natation 1885 et félicite une fois de plus celles et ceux qui vont s'élancer avec endurance, dépassement et humour dans cette compétition. Il adresse aussi à celles et ceux qui accompagnent cette édition ses vœux les plus chaleureux pour un succès renouvelé.

François Longchamp
Président du Conseil d'Etat  
de la République et canton de Genève

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